Le proportionneur à soupape |
Optimisés suivant le pourcentage de produit aspiré, sa viscosité et la durée de l’intervention, il existe plusieurs techniques destinées à mélanger de façon proportionnées divers liquides.
Le plus simple, le moins coûteux et le plus utilisé par les pompiers fait appel à l’effet Venturi.
Cet effet est la conséquence d’une réduction de la section de passage de l’eau en mouvement qui fait baisser la pression jusqu’à permettre l’aspiration d’un autre liquide, puis le prémélange passe dans une section régulièrement augmentée ce qui permet de remonter la pression.
La difficulté provient de ce qu’une modification de la pression d’alimentation de l’appareil modifie la proportion d’aspiration. Pour y remédier, certains constructeurs (dont POK®) insèrent entre l’entrée d’eau de l’appareil et l’entrée du liquide à aspirer une soupape qui régule le pourcentage d’aspiration. Cette soupape permet en particulier de régler la perte de charge (perte de pression) entre l’entrée et la sortie de l’appareil.
Les proportionneurs POK sont réglés pour une perte de charge de 35%.
D’autres proportionneurs sur le marché ont une perte de charge de l’ordre de 38%.
Tous les autres appareils fonctionnent sans soupape de régulation et que l’on appelle des injecteurs. Ils ont tous une perte de charge supérieur ou égale à 40%, leur permettant de fonctionner sur une large plage de pression d’alimentation. Ces injecteurs sans soupape sont très économiques tout en étant relativement imprécis, ce qui n’est pas forcément un inconvénient avec des émulseurs peu couteux. Ces injecteurs équipent principalement les services d’incendie anglais et américains.
Les proportionneurs à soupapes sont utilisés en Allemagne et dans les régions germaniques qui ont un meilleur sens de l’économie. Le pourcentage de l’émulsifiant dans le prémélange est généralement de 3% avec un bouton de réglage qui s’étage entre 1% et 6%, et même jusqu’à 7% sur la norme polonaise, mais je subodore que les polonais ont choisi cette règle pour éviter d’introduire chez eux les productions allemandes, autrichiennes, tchèques, et russes qui à travers l’histoire les ont envahis ; mais des mauvaises langues prétendent que c’est à cause de la mauvaise qualité de leur production d’émulseur.
En dessous d’un pourcentage de 1% on se sert d’un système nommé « around the pump » qui consiste à prélever le liquide sous pression à la sortie de la pompe, le faire passer à travers d’un injecteur et de renvoyer le prémélange à l’alimentation de la pompe. Le réglage du dosage de l’injecteur donne des proportions pouvant passer de 0,1% à 1% et est utilisé pour introduire dans le liquide des retardant destinés à éteindre les feux de forêt.
Par ailleurs, il existe d’autres procédés où l’énergie provenant de la pression et du débit est prélevé pour faire fonctionner une pompe et permet un dosage très précis avec généralement des couts élevés et peu utilisés pour la production de mousse mais plutôt dans l’alimentation animale.
Naturellement, si nous découvrions un marché pour POK pour un tel dispositif nous réaliserions l’étude et la production.
Pour ce faire, il faudrait trouver un officier pompier capable d’en faire l’acquisition en séries et désirant laisser son nom dans l’historique.
B.G.